PATERNOSTRE : LES PATERNOSTRE ET LE SAINT-EMPIRE

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SUR LA TRACE DES BEAUCHAMP (BEAUCAMP/BELLO CAMPO) PUIS DES BEAUCHAMP dits PATERNOSTRE

 

Extrait de « L’histoire de la famille pour la famille ».
L’histoire commence à la fois en Normandie et en Angleterre où Hugues Ier de Beauchamp fait souche, au temps de Guillaume le Conquérant devenu roi d’Angleterre après la victoire de Hasting en 1066. Il convient de considérer cette histoire dans la mouvance de celle de la famille « de Tancarville », chambellans héréditaires des ducs de Normandie. Les liens débutent au XIème siècle avec les terres normandes de Beaucamp et Anxtot, terres que Hugues Ier tient en fief des Tancarville. Après la conquête de l’Angleterre, il reçoit des terres en Bedfordshire qui s’agrandissent avec son mariage avec Mathilde de Taillebois. Il succède à son Beau-Père comme sheriff de Bedfordshire et donne naissance à la branche Beauchamp de Bedford, à l’origine de la lignée prestigieuse des Beauchamp comtes de Warwick, jusqu’à Anne de Beauchamp qui épouse, en 1449, Richard Neville, dit « le Faiseur de rois » (cette branche est reprise dans le tableau synoptique à la fin de cette publication).
Robert de Beauchamp, fils puîné de Hugues (Ier), a dû passer la plupart de son temps en Normandie comme vicomte d’Arques. Hugues (II) dit « Agernouns », son petit-fils, a vécu en Angleterre mais apparaît en Normandie où il possédait, dans le Cotentin, un fief de chevalier. On le trouve défendant le château de Verneuil attaqué par le roi de France Louis VII, puis en Sicile pour le mariage de Jeanne d’Angleterre avec Guillaume de Hauteville, roi de Sicile. Il est un familier de saint Thomas Becket. Il meurt en Terre-Sainte en 1187 à la bataille de Hattin. Par son mariage avec Philippa de Trailly héritière de Eaton et Sandy en Angleterre, il avait donné naissance à une sous-branche Beauchamp de Eaton dont nous descendons par son fils Olivier et son petit-fils Roger de Beauchamp « dit Paternostre », cité dans les Grands Rôles des Échiquiers de Normandie à Rouen en 1195.
La branche de Roger de Beauchamp/Paternostre se maintint en Normandie après que Philippe- Auguste, roi de France, eut obligé ses partisans à choisir, en 1221, entre leurs terres d’Angleterre et celles de France. Olivier n’a pas survécu longtemps à son père. Roger apparaît à Eaton en Angleterre et à Saint-Romain de Colbosc en Normandie. C’est à partir de Geoffroy, son fils, que la séparation géographique devient nette entre l’Angleterre et la France. Geoffroy est seigneur de Beaucamp, où il possède plusieurs fiefs. Il accueille, une première fois, l’archevêque de Rouen Rigaud en son manoir de Beaucamp et une deuxième fois quelques années plus tard, en compagnie du chambellan Guillaume de Tancarville, en l’église de l’Eure au Havre.
Sa descendance Paternostre passera de la Normandie au Languedoc en Avignon et à Pont-Saint- Esprit à l’époque des papes d’Avignon, et, vers 1420, du Languedoc en Bretagne et en Bourgogne, en deux branches distinctes (deux frères Pierre et Guillaume). La branche bretonne [Pierre (II)], seigneurs de La Vallée, sera reconnue de noblesse d’extraction par arrêt de la Chambre de la Réformation en 1669, ayant fait la preuve de sept générations. Elle s’éteindra en 1761.
La branche Paternostre de Bourgogne [Guillaume (VI)], quant à elle, a bénéficié de l’influence des Tancarville (puis des Melun-Tancarville, des Harcourt-Tancarville et des Orléans- Tancarville), auprès des ducs de Normandie, de Charles VI, et des ducs de Bourgogne, pour obtenir des charges d’officiers en Languedoc, en Provence, et dans la cour des ducs de Bourgogne, à Dijon puis dans les pays de par-deçà. Nous y verrons les Paternostre résidant d’abord à Malines, - ancienne capitale des États de Bourgogne devenue bientôt celle des « Pays- Bas autrichiens » dans le cadre du Saint-Empire romain germanique, - puis s’établissant durablement en Hainaut au temps des Pays-Bas « espagnols » en acquérant des terres et en assumant des charges de haute justice. Ces terres font partie de la seigneurie de Biévène et de Havré et de la châtellenie de Mons tenues par les Tancarville avant d’échoir, par échange de terres, aux Croÿ en 1518. Désormais, avec Adrien (Ier) Paternostre décédé en 1519, chaque génération sera reliée à la suivante par une mention explicite de filiation jusques au temps présent.
Le passage du duché de Bourgogne au Saint-Empire romain germanique à la mort de Charles le Téméraire, résulte du mariage de sa fille et héritière Marie de Bourgogne avec l’archiduc Maximilien de Habsbourg, futur empereur du Saint-Empire. Pierre (IV) Paternostre, frère aîné de notre ancêtre Adrien (II), sera adoubé chevalier doré (avec épée et éperons d’or) à Naples en 1536, par Charles-Quint, après la bataille de Tunis contre Barberousse inféodé aux Ottomans de Soliman le Magnifique, transmettant à sa branche aujourd’hui survivante les armes aux roses partagées avec la branche bretonne, lesquelles sont augmentées du surtout marquant sa noblesse d’épée.
Charles-Antoine (1er) Paternostre, et par voie de conséquence la branche aînée subsistante, - Adrien V (1595-1671) dont la famille est originaire de Bourgogne étant nommément cité, - se fondant sur l’Édit de l’impératrice Marie-Thérèse de 1754, sera reconnu noble du chef de ses aïeux, par l’empereur Joseph II de Habsbourg-Lorraine, sous les armes susdites. Sa branche puînée s’est éteinte en 1853. Marcel Paternostre, en tant qu’aîné de la branche aînée, a relevé le nom de La Mairieu - seigneurie entrée dans la famille par alliance en 1721 - pour concrétiser la soudure des générations.