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PATERNOSTRE : LES PATERNOSTRE ET LE SAINT-EMPIRE

 BOURGUIGNONS ET BRETONS:

 

Voici en bref l’explication de « l’origine de Bourgogne et de Bretagne » des Paternostre. Les Bretons, éteints à la fin du XVIIIème siècle, sont issus de Pierre II Paternostre, gentilhomme et valet de Chambre du Roi Charles VI, puis co-recteur, co-gouverneur et co-administrateur de la Confrérie du Saint Esprit, certifié noble en 1415 (déjà qualifié d’« escuier » en 1405), frère de Guillaume VI, secrétaire du Roi, responsable de l'important grenier à sel de Pont-Saint-Esprit, certifié noble en 1408 (6), à l'origine des Paternostre de Bourgogne puis de Flandres et de Hainaut. Guillaume et Pierre Paternostre, sont proches de Gilles Paternostre occupant, une génération avant eux, la même charge de grenetier du grenier à sel, mais à Avignon, dès 1391, (op. cité en note 1, p. 77) à une quarantaine de km en aval sur le Rhône (7). Gilles en 1377 (8), avait l’octroi de l’affermement de la fiscalité royale sur le « blé et tous grains en ses appartenances » en la vicomté de Rouen de Normandie.
Ils n'ont dû quitter Pont-Saint-Esprit attaqué par les troupes du futur Charles VII en guerre contre son père, qu'en 1420 (Op. cité p. 85). Or en 1405 déjà, Pierre a participé à l'ost de Carentan. Il se trouve là en relation avec Jean du Hommet (9) qui est chambellan de Louis d'Orléans, frère de Charles VI, tout comme son propre frère Guillaume est lui-même en relation avec ce prince (op. cité, annexe 19, pp. 156- 157). Ce lien n'est pas dû au hasard : Jean du Hommet est un descendant direct du Connétable Guillaume du Hommet seigneur de La Rivière (près de Carentan), dont la famille est apparentée aux La Haye du Puits (Thurstan Haldup), Bertram, Plainel, Taillebois, etc., Tancarville, Beauchamp/Beaucamp (au temps de Hugues Ier de Beauchamp, compagnon de Guillaume le Conquérant à Hastings en 1066, " quadrisaïeul " de Roger de Beauchamp dit Paternostre, cité comme tel en 1195) (10). - Le Tableau Synoptique d'Eric PLM., très complet et rigoureux, fait apparaître clairement la constante proximité des Paternostre et des Tancarville, des origines normandes jusqu'à Biévène lez Enghien en Hainaut (op. cité, pp. 84-85 ; 93 et squ.), ainsi que leur présence durable en Angleterre, sous le nom Beauchamp puis Paternostre, dès la seconde moitié du XIIème siècle. Pierre s’établit durablement en Bretagne. Guillaume, quant à lui, s’établit à Dijon, en Bourgogne. La séparation des deux frères est due non seulement au mariage de Pierre avec une jeune Bretonne mais aussi à leur point de vue différent dans la querelle des armagnacs et des bourguignons.

La duchesse Marguerite de Bourgogne, veuve de Jean sans Peur assassiné, avait fait mander par l'envoyé de Charles VI Guy de La Brosse aux officiers royaux de Pont-Saint-Esprit d’« adhérer à elle et à son fils le duc Philippe " (op. cité p. 84). Le 5 février 1430, Jehan Paternostre reçoit de Philippe le Bon un office de gentilhomme de l'hôtel de la duchesse Isabelle de Portugal sa femme. Trois générations successives de Paternostre serviront les ducs de Bourgogne, jusqu'au mariage en 1477 de Marie de Bourgogne, héritière de Charles le Téméraire, avec Maximilien d'Autriche.

Les Paternostre de La Vallée (et de La Ville Barré (11) ), de la branche bretonne, partagent avec Charles- Antoine Paternostre de La Mairieu, du Saint-Empire, les mêmes armes aux six roses, celles de Ch-A. comme de la branche aînée survivante, portant en surtout les armes militaires aux éperons et à l’épée d’or, en mémoire des faits d’arme de Pierre Paternostre dit de la Camera, distingué par Charles Quint en 1536.

 

(1) La branche bretonne fut déclarée de noble extraction par arrêt de la Chambre de réformation le 4 mars 1669 ; Le dossier de maintenue fut présenté par le chevalier Jean-Claude Le Jacobin, conseiller à la Chambre de la Réformation de 1668 à 1672. Celui-ci se fondait sur une information de 1343, sur diverses réformes et montres accomplies entre 1423 et 1543. B. N. Paris, Ms franç. 8316, fo 62, 63, 1081 et 1082 ; etc. (Op. cité p. 101, note 239). -Concernant les deux frères Guillaume et Pierre, Diction. des anoblissements, tiré des reg. et chartes de la Chambre des Comptes et de la Cour des Aides de Paris : p. 151. - Chroniques et cartulaires de l'œuvre du Saint-Esprit (1265-1791) par L. Bruguier-Roure (Nîmes 1889). - Archives Nationales à Paris, reg. d'anoblissements II 69, fo 209 : iii c ii. Bibliothèque Nationale à Paris, Département des Manuscrits : Français 4834. Anoblissements tirés du trésor des Chartes, Chambre des Comptes et de la Cour des Aides. Fol. 312, fol. LXXVI vo. - Voir les " Généalogies Enghiennoises, livre VI ", pp.184-185, René Goffin, Recueil VIII des Tablettes du Hainaut. On consultera également la liste des armoriaux et dictionnaires héraldiques énumérés dans " Les Paternostre ", ibid., en fin de volume et dans les errata.
(2) Cf. op. cité page 77 et note 169 ; et p. 78. Gilles Paternostre, venu de Rouen pour exercer la charge de " grenetier du grenier à sel " d'Avignon. (L'installation du Saint-Siège, de ses prélats, de ses services, de sa garnison en Avignon au début du XIVème siècle nécessite l'importation de
sel pour la conservation des aliments, d'où l'importance prise, à proximité, en amont sur le Rhône, par le grenier à sel de Pont-Saint-Esprit.) Quand Guillaume V Paternostre de Beauchamp, cousin de Gilles, meurt en 1385 il a une fille unique, son héritière, laquelle se mariera avec Guillaume de Grosmesnil, lui apportant en dot les fiefs de Beauchamp, etc. A partir de ce moment les Paternostre, ses cousins et leurs descendants exerceront fréquemment des offices militaires ou autres, subordonnés aux autorités royales, puis ducales, puis impériales.
(3) Arch. Dép. Seine Mar., liasse G 4511 et Arch. du château de Grantmetz, Bte 63 ; citation dans Goffin, p. 186 des Gén. Enghiennoises - L.VI – 1969.
(4) Archives de la Manche à Saint-Lô, charte datée de Carentan.
(5) Op. cité p. 40 et note 58. "Ancient Ancestors p. 380-9 ". " Opération Charles VI ", n° 1093 (Jean de Montenay, baron du Hommet, 1383- 1415 † à Azincourt, conseiller du Roi, chambellan de Louis d'Orléans, chambellan du Roi). - Voir " Normandie Web : Saint-Fromond ".
- " Les Annales de la ville de Caen et de la Basse-Normandie ". - " Dictionnaire de la noblesse ", La Chenaye-Desbois, tome X, p. 320-321 ; (Jean, et Guillaume de Montenay son neveu et son héritier (" capitaine de la Ville et Châtellenie de Carentan en 1414 "), baron du Hommet, de La Rivière, etc. Et tome XIV, p. 326. - (Guillaume du Hommet, conseiller et chambellan du dauphin, futur Charles VII, se trouvait à l'entrevue du duc de Bourgogne et du Dauphin sur le Pont de Pouilly le 11 juillet 1418, puis à Montereau où fut assassiné Jean sans Peur en 1419 (lui- même meurtrier de Louis d'Orléans en 1407), par Tanneguy du Châtel, partisan du Dauphin et l'un des chefs du parti d'Orléans.)

(6) Tableau synoptique E PLM.

 

Ghislain, Eric, Bruno (Président de l'Association familiale Paternostre - brunoathope@gmail.com)